Depuis le 1er janvier dernier, la RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) s'applique à toutes les nouvelles constructions de bâtiments résidentiels et tertiaires. En quoi consiste-t-elle exactement ? Sur quels indicateurs repose-t-elle ? Tour d'horizon de cette nouvelle réglementation ambitieuse.

En France, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d'énergie, et près de 25 % des émissions de CO2.

S'engager à diminuer ces valeurs constitue un véritable levier afin d'atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050.

3 grands axes définis

La RE 2020, qui succède à la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), a été construite autour de trois grands axes clairs :

• - Viser une performance énergétique optimale des bâtiments
• - Réduire leur impact carbone
• - Poursuivre l'objectif de confort au sein des bâtiments en période estivale

Cette réglementation se veut globale : le but est de procéder à la transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques.

6 indicateurs à respecter

Très concrètement, La RE 2020 repose sur 6 indicateurs :

• - Le Bbio (Besoin Bioclimatique), qui évalue la conception bioclimatique du bâtiment. Pour cela, les besoins en chauffage, climatisation et éclairage du site sont additionnés. Au total, le site ne doit pas dépasser le coefficient dit Bbiomax, qui dépend de la zone climatique. Par rapport à la RT 2012, le seuil est abaissé de 30%.
• - Le DH (Degrés-heure d'inconfort estival) mesure l'inconfort au sein des logements durant l'été. Sont prises en compte la durée et l'intensité des surchauffes au cours d'une année où survient un épisode caniculaire. Le seuil de surchauffe acceptable est fixé à 350°C.h degrés-heure, le seuil maximal à 1250°C.h degrés-heure.
• - L'IC Construction (Impact Carbone de la Construction)exprimé en kg équivalent CO2/m², correspond à la quantité d'émissions de gaz à effet de serre liées aux produits de construction, au chantier et aux équipements. Pour la maison individuelle, le seuil maximal est établi à 640 kg équivalent CO2/m² jusqu'en 2024.
• - L'IC Energie (Impact Carbone Energie.), exprimé en kg équivalent CO2/m². Cet indicateur mesure les émissions de gaz à effet de serre pour les consommations d'énergie du bâtiment au cours de son cycle de vie (50 ans.) Par rapport à la RT 2012, la limite maximale est réduite de 60%.
• - Le CEP (Consommation d'Energie primaire). Ce coefficient prend en compte les consommations de chauffage, de refroidissement, d'éclairage, de production d'eau chaude sanitaire et d'auxiliaires d'un logement. Il est exprimé en kWh/m² d'énergie par an.
• - Le CEPNR (Consommation d'Energie Primaire Non Renouvelable) Élément important à retenir : le recours à l'électrique direct est désormais proscrit. Cet indicateur incite donc à développer l'emploi d'énergies renouvelables, ainsi que l'autoconsommation d'électricité photovoltaïque.

Toutes ces exigences se verront renforcées d'année en année, via des clauses de revoyure annuelles.